Nouvelles de l'Ordre

Quelles sont les activités de l’Ordre du Saint-Sépulcre?

L’Ordre du Saint-Sépulcre, présent sur tous les continents à travers les Sections et les Délégations dont sont formées les Lieutenances ou les Délégations Magistrales, promeut des initiatives et des rencontres en faveur du soutien de la présence chrétienne en Terre Sainte. Chaque Lieutenance (ou Délégation Magistrale quand l’Ordre est encore en phase de fondation) gère les donations de ses membres dans les plus strictes règles comptables, afin de présenter un bilan annuel au Grand Magistère. C’est en effet l’organisme central du gouvernement de l’Ordre qui coordonne l’aide globale envoyée au Patriarcat Latin qui compte près de 60 paroisses, environ 40 écoles et plus de 150 000 fidèles, en Jordanie, Palestine, Israël et Chypre. Les institutions du Patriarcat, telles que les paroisses et les écoles notamment, sont l’objet essentiel de cette solidarité matérielle concernant également, dans une moindre mesure, des projets précis de restauration ou de construction toujours validés à Rome par le Grand Magistère. Le budget d’ensemble de l'aide procurée à la Terre Sainte avoisine les 10 millions d’euros chaque année. Dans le cadre de la Réunion des Œuvres d’aide aux Eglises Orientales l’Ordre du Saint-Sépulcre assume aussi d’autres projets dans les territoires bibliques, comme en Egypte ou au Liban. D’autre part les membres de l’Ordre, tenus à se rendre régulièrement en pèlerinage en Terre Sainte, apportent un soutien moral important aux chrétiens de cette région du monde qui, dans un climat de crise à la fois économique et politique, cherchent à être les acteurs de la « culture de la rencontre » pour le service de la paix. Chevaliers et Dames ont aussi à cœur de s’insérer dans la vie de leurs diocèses, répondant en cela aux directives du Grand Maître, notamment pour répondre aux nécessités des plus pauvres, par exemple s’agissant de l’accueil des personnes réfugiées et migrantes. Source: Site Web Grand Magistère – l’Ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem Photo : © Grand Magistère © Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique

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Regards sur les projets en Terre Sainte

Dès fin 2023 et dans la première partie de l’année 2024, les Lieutenances du monde entier, à travers le Grand Magistère, ont envoyé une contribution de solidarité volontaire d’environ 1,5 million de dollars pour les besoins des populations touchées par le conflit qui se déroule depuis le 7 octobre dernier. Durant l’année 2024, à l’exception des projets portés en lien avec la ROACO et bien sûr des versements réguliers au Patriarcat latin pour ses dépenses institutionnelles (éducatives, pastorales et sociales), le soutien de l’Ordre est principalement consacré à l’aide humanitaire dans les territoires touchés par le conflit israélo-palestinien. L’Ordre continue donc à contribuer à la survie des réfugiés dans la paroisse de Gaza et à de nombreuses situations humanitaires en Cisjordanie où l’aide consiste en des bons alimentaires, des soutiens financiers pour les services publics ou les frais scolaires, l’achat de médicaments et la couverture des frais médicaux. Suite à l'annulation de nombreux permis de travail en Cisjordanie et à l'augmentation du chômage qui en découle, l’objectif est de mettre en œuvre des solutions en soutenant le développement de petites entreprises ou initiatives et, en général, d’aider la population locale à trouver des moyens de générer des revenus pour sa subsistance. Dans ce numéro annuel de La Croix de Jérusalem, nous revenons sur les projets accomplis en 2023, avant le déclenchement de la guerre en Terre Sainte, et de ses effets collatéraux désastreux. BUREAUX DU PATRIARCAT LATIN DE JÉRUSALEM : UN NOUVEAU SYSTÈME DE TÉLÉCOMMUNICATIONS Au fil des ans, l’infrastructure téléphonique installée il y a plusieurs dizaines d’années est devenue obsolète et il a été nécessaire de remplacer les appareils. Le projet a été subventionné par la Lieutenance pour la Suisse et le Liechtenstein et a vu l’achat d’un nouveau serveur téléphonique et de téléphones, dont ont profité les employés et les prêtres du Patriarcat latin en Palestine, Israël et Jordanie, soit un total d’environ 106 personnes qui peuvent désormais effectuer leur service de manière plus fonctionnelle. ACHAT D’UN LOGICIEL D’ARCHIVAGE NUMÉRIQUE Un logiciel numérique a été mis en place afin de rationaliser les processus d’archivage, de réduire l’espace de stockage physique des données et de garantir leur intégrité. Le projet avait été présenté en avril 2021 et adopté par la Lieutenance US Middle Atlantic, mais la pandémie et les restrictions avaient ralenti sa mise en œuvre. En 2023, le nouveau logiciel a été acheté et installé. Les 120 employés du Patriarcat latin en Jordanie, Palestine et Israël, ainsi que les 52 paroisses (dont 12 en Palestine, 6 en Israël, 33 en Jordanie et 1 à Chypre), peuvent bénéficier de ce nouveau système. RÉNOVATION DU SYSTÈME DE COLLECTE DES EAUX DE PLUIE Le Patriarcat latin de Jérusalem étant un bâtiment historique, il doit parfois faire l’objet de travaux de rénovation et d’adaptation afin d’assurer sa préservation sur le long terme. Un projet d’amélioration du système de collecte des eaux de pluie sur les toits a ainsi été proposé aux Lieutenances par l’intermédiaire du Grand Magistère, et a été soutenu par la Lieutenance pour l’Italie du Nord. Le fait de détourner les eaux de pluie des fondations des bâtiments permet de prévenir l’érosion, de prolonger la durée de vie de la structure, de contribuer à l’efficacité globale et à la responsabilité environnementale. LES ÉCOLES DU PATRIARCAT: SOUTIEN SCOLAIRE À GAZA La contribution de la Lieutenance pour l’Autriche a permis d’assurer la continuité de l’enseignement pour 26 élèves de l’école de la Sainte Famille de Gaza au cours de l’année scolaire 2022- 2023. Une aide a été apportée sous la forme de bourses destinées à couvrir les frais de scolarité d’élèves nécessiteux dont les parents ont perdu leur source de revenus en raison de la pandémie de Covid-19 et n’ont pas été réintégrés après la levée des restrictions, dont les parents ont un contrat temporaire qui ne garantit pas un revenu régulier, dont au moins un parent souffre d’un handicap chronique et ne peut pas travailler, ou encore qui grandissent avec un seul de leurs parents. BOURSES D’ÉTUDES POUR DES ÉTUDIANTS EN PALESTINE Ce projet a été proposé pour soutenir les étudiants chrétiens de l’Université de Bir Zeit dont les parents ont perdu leur emploi en raison de la pandémie de Covid-19 et n’ont pas pu le récupérer, mais ont dû se déclarer en faillite ou vendre leurs biens pour faire face à l’augmentation du coût de la vie. Ainsi, grâce à une contribution de la Lieutenance pour l’Allemagne, les étudiants dans le besoin ont reçu une bourse qui a couvert leurs frais d’études pendant les semestres d’été et d’automne 2021 et les semestres de printemps et d’automne 2022. SUPPORTS VISUELS POUR LE CATÉCHISME Le Bureau catéchétique du Patriarcat s’est efforcé de mettre en place un bon programme d’éducation chrétienne pour les élèves des écoles chrétiennes de Palestine, de Jordanie et d’Israël. De nouvelles méthodes d’explication et de narration de la Bible ont été introduites. Elles sont basées sur l’utilisation d’aides visuelles et permettent aux étudiants d’assimiler le sens des histoires à travers l’interaction et la participation. Grâce à ces outils, financés par la Lieutenance pour la Belgique, les enseignants ont constaté que les enfants restaient concentrés et que le sens des histoires bibliques était plus facile à comprendre et à retenir. PROJECTEURS INTERACTIFS ET NOUVEAUX BUREAUX La plupart des écoles du Patriarcat latin en Palestine ont été créées au XIXe siècle dans le prolongement de l’engagement spirituel de l’Église à éduquer les générations futures et à leur dispenser un enseignement chrétien approprié. Une récente évaluation des besoins des différentes installations a révélé que certaines d’entre elles manquaient d’équipements modernes et essentiels. L’évaluation a pris en compte les nouvelles tendances en matière d’enseignement et d’apprentissage ainsi que les progrès technologiques. À la lumière de ces changements et grâce au soutien du Grand Magistère, le Patriarcat latin a acheté 28 projecteurs interactifs pour 8 écoles en Palestine ( Taybeh , Bir Zeit , Aboud , Ain Arik , Jifna , Ramallah , Beit Jala , Beit Sahour ). De plus, grâce à une contribution des Lieutenances, qui est passée par le Grand Magistère, les anciens pupitres ont été remplacés par de nouveaux, afin d’offrir aux élèves le confort dont ils ont besoin pour suivre les cours. Les écoles les plus nécessiteuses et donc prioritaires étaient celles de Bir Zeit , Zababdeg , Beit Sahour , Ramallah et Naplouse . AMÉLIORATION DE LA SÉCURITÉ ET DE L’HYGIÈNE L’école d’ al-Fuheis , en Jordanie, souffrait d’une infrastructure dégradée en termes d’assainissement, en raison d’une maintenance irrégulière et d’une utilisation excessive. Il était donc essentiel de prendre des mesures pour s’assurer que les installations sanitaires soient adaptées aux besoins des enfants, notamment en termes d’espace, de propreté, d’intimité et d’accès à l’eau potable. Grâce notamment aux contributions de l’Ordre du Saint-Sépulcre de Jérusalem, des travaux de rénovation ont été effectués afin de doter les unités d’une ventilation adéquate, d’un nouveau revêtement de sol, d’un accès et d’une utilisation totalement privés pour chaque toilette, de nouveaux lavabos, de robinets d’eau potable sûrs et propres, et d’un éclairage adéquat. MODERNISATION DES LABORATOIRES INFORMATIQUES La modernisation des laboratoires informatiques des écoles est essentielle pour répondre à l’évolution des besoins éducatifs. Ils sont conçus pour faciliter les activités d’apprentissage et le travail en groupe. Certaines écoles de Palestine disposaient de systèmes obsolètes qui ralentissaient le processus d’enseignement et d’apprentissage. Avec le soutien des Chevaliers et Dames de l’Ordre du Saint-Sépulcre de Jérusalem, l’objectif principal de cette initiative était donc de créer des espaces et des outils technologiquement avancés qui pourraient accueillir un plus grand nombre d’étudiants, et leur fournir des instruments plus modernes, pourvus de fonctionnalités étendues. Les écoles concernées étaient notamment celles de Zababdeh , Naplouse , Bir Zeit , Ain Arik , Beit Jala , Beit Sahour , Taybeh et les deux écoles du Patriarcat latin à Gaza . Malheureusement, en raison du conflit en cours, l’achèvement du projet à Gaza n’a pu être mené à bien. Toutefois, les améliorations apportées aux écoles de Cisjordanie, à savoir Zababdeh , où étudient 1 034 jeunes, Naplouse (607 étudiants), Bir Zeit (470 étudiants), Ain Arik (256 étudiants), Beit Jala (840 étudiants), Beit Sahour (393 étudiants) et Taybeh (373 étudiants), ont été réalisées et achevées. Ces établissements disposent désormais de laboratoires informatiques conformes aux tendances technologiques contemporaines. LES BÂTIMENTS DU PATRIARCAT LATIN PALESTINE RÉNOVATIONS À LA SAINTE FAMILLE ET À L’ÉCOLE DE GAZA La salle paroissiale de la  Sainte Famille à Gaza était dans un état dangereux, principalement en raison de l’humidité qui s’était accumulée, d’une détérioration naturelle, sans parler des années de bombardements dans le quartier. Il était donc nécessaire de prendre des mesures correctives pour réparer et restaurer sa stabilité et sa sécurité, ce qui a été rendu possible grâce à une subvention de la Lieutenance Middle Altantic. Le projet de réhabilitation comprenait des travaux d’isolation, le renforcement du plancher du sous-sol et de l’ensemble du balcon, et a permis aux 120 membres de la paroisse latine de Gaza, ainsi qu’à l’ensemble de la communauté chrétienne locale, qui compte environ 900 personnes, de disposer d’un lieu de rassemblement sûr et rénové. Hélas, ce travail a été endommagé par la guerre en cours depuis le 7 octobre 2023. L’une des écoles du Patriarcat latin de Gaza est située à  Al-Zaytoon . Elle accueille 208 élèves avec l’aide de 26 enseignants. Cette école avait besoin de travaux de rénovation, ce qui a été rendu possible grâce à la contribution de la Lieutenance pour l’Autriche. La rénovation a eu un impact significatif car elle a permis d’améliorer les résultats scolaires des élèves, d’augmenter le nombre d’inscriptions et d’apporter d’autres avantages à la communauté grâce à l’accès à une éducation de qualité et à un environnement plus sûr. Là encore ces efforts ont été défaits par la guerre. SOUTIEN OPÉRATIONNEL AU CENTRE THOMAS D’AQUIN Le  Centre Thomas d’Aquin est le seul centre catholique chrétien pour la jeunesse à Gaza, parmi plus de 130 centres non chrétiens opérant dans cette région troublée du monde. Le projet, qui a démarré en 2021 grâce au soutien de la Lieutenance pour l’Allemagne, a couvert un certain nombre d’activités, notamment : le soutien financier aux enseignants qui donnent des cours d’anglais, de gestion de projet, de compétences informatiques et la prise en charge des salaires des directeurs de centre, soit un total de 17 personnes. Il convient de mentionner que 72 jeunes chrétiens ont pu trouver du travail à Gaza grâce aux programmes de formation proposés par le Centre, dont l’activité a cessé depuis la guerre de 2023 qui a détruit totalement Gaza. TRAVAUX AU SÉMINAIRE DE BEIT JALA Plusieurs travaux de rénovation et de sécurité ont été réalisés au séminaire de  Beit Jala , créé à Jérusalem en 1852 par le patriarche Giuseppe Valerga, afin de former les prêtres diocésains destinés à servir dans toutes les paroisses du diocèse de Terre Sainte, et transféré à Beit Jala en 1936. Grâce à la contribution de la Lieutenance pour l’Angleterre et le Pays de Galles, qui a adopté ce projet en 2021, il a été possible de lancer l’appel d’offres et de commencer les travaux, au bénéfice des quelque 100 personnes qui vivent et travaillent dans le Grand et le Petit Séminaire, ainsi que de tous les visiteurs et invités. Outre les économies financières annuelles, ce changement permet également de réduire la consommation d’électricité et de gaz, protégeant ainsi l’environnement. D’autres travaux ont été effectués et achevés dans les chambres des séminaristes, qui présentaient des couches de plâtre écaillées, mais aussi des taches d’humidité sur les plafonds et les murs, en raison de fuites d’eau de pluie provenant du toit, ainsi que dans les salles de bains, qui étaient en mauvais état et devaient être rénovées. Avec le soutien de la Lieutenance pour l’Autriche, un projet de rénovation a été lancé en 2022, qui comprenait des travaux de démontage et d’installation, des travaux d’électricité, de plomberie et de ventilation, et bien d’autres choses encore, et qui a conduit à une transformation significative des installations. Grâce au soutien du Grand Magistère et d’autres organisations, il a également été possible de restaurer le toit. Une autre intervention au séminaire de Beit Jala, achevée en 2023, a été le remplacement de l’un des ascenseurs, grâce à la contribution de la Lieutenance pour la Suisse et le Liechtenstein. Tout cela bénéficie aux 15 prêtres et séminaristes résidant actuellement au séminaire, ainsi qu’à tous les futurs prêtres et séminaristes qui succéderont aux résidents actuels dans les années à venir. RESTAURATION DE LA SALLE POLYVALENTE DE LA PAROISSE D’ABOUD En entrant dans les territoires de Cisjordanie, nous arrivons dans le village d’ Aboud , qui abrite plusieurs sites historiques et qui, comme de nombreuses zones de la région, a connu des tensions et des conflits liés à la situation géopolitique générale au Moyen-Orient. En effet, le village, avec son patrimoine archéologique et religieux, reflète l’histoire de la région et la population mixte chrétienne et musulmane qui l’habite, ce qui contribue à sa richesse culturelle. Aboud compte 2 000 habitants, dont 1 000 chrétiens (500 chrétiens latins). La rénovation de la salle polyvalente de cette paroisse, utilisée pour accueillir les activités spirituelles et récréatives : expositions, conférences, activités scolaires, retraites, événements, festivals, etc. a été rendue possible grâce aux contributions reçues, notamment par le Grand Magistère. 248 élèves, prêtres et les 500 membres de la paroisse Notre-Dame des Sept Douleurs peuvent désormais bénéficier de cet espace et participer aux initiatives qui y sont menées. REMPLACEMENT DU SYSTÈME DE SONORISATION DE L’ÉGLISE NOTRE-DAME DE LA VISITATION À ZABABDEH En restant en Cisjordanie, nous nous dirigeons vers le nord, à  Zababdeh , un village relativement petit qui joue néanmoins un rôle important dans la préservation de la présence chrétienne dans cette région. Ici, depuis des décennies, l’église Notre-Dame de la Visitation est au service de sa paroisse et de sa jeunesse. Au fil du temps, certains des instruments utilisés, en particulier le système de sonorisation, étaient devenus défectueux. Grâce au soutien du Grand Magistère, un système de sonorisation ultramoderne a été acheté et installé, avec des microphones, des amplificateurs, des haut-parleurs et un équipement moderne de traitement du son. Le projet comprenait également la formation du personnel de l’église et des bénévoles à son fonctionnement. Signora della Visitazione serve la sua parrocchia e i suoi giovani e, con il passare del tempo, alcuni degli strumenti utilizzati, in particolare il sistema audio, erano mal funzionanti. JORDANIE TRAVAUX D’ISOLATION DANS LA PAROISSE DE SAINT ELIJAH À WAHADNEH Al Wahadneh est un village du gouvernorat d’Ajloun, situé sur une petite colline et surplombant la vallée du Jourdain. La paroisse a été fondée en 1926, l’église a été construite en 1963 et consacrée en 1964. Wahadneh compte 8 000 habitants, dont 500 chrétiens pour lesquels la paroisse est un pôle très important. L’église Saint Elijah, qui sert la communauté depuis des décennies, commençait à montrer des signes de problèmes d’isolation thermique, ce qui a causé des dommages au plâtre à l’intérieur du bâtiment. Grâce notamment aux contributions envoyées par l’intermédiaire du Grand Magistère, les travaux réalisés ont permis de résoudre le problème de drainage du toit du bâtiment, et la paroisse et la communauté de Wahadneh peuvent bénéficier d’un lieu sûr et accueillant. RÉNOVATION DE LA RÉSIDENCE DES SŒURS DE L’ASSOMPTION DE NOTRE-DAME À SALT Salt  est la première paroisse (1866) établie par le Patriarcat latin en Jordanie orientale et abrite 2 000 chrétiens, dont 450 chrétiens latins. Les sœurs de la paroisse de l’ Assomption de Notre Dame sont au service de cette communauté chrétienne depuis des décennies. Elles vivent dans la même résidence depuis sa fondation (1910-1912) et, malgré de nombreuses rénovations pour réparer et préserver le bâtiment, celui-ci souffre toujours de l’insécurité et du dysfonctionnement des installations sanitaires, ainsi que de l’absence d’une entrée appropriée. Le soutien aux sœurs découle du désir de soutenir leur mission au service de la communauté chrétienne locale. C’est ainsi que certaines parties de la maison ont été réaménagées, de nouvelles salles de bain construites et certains espaces adjacents réparés. Le projet comprenait des travaux de démolition, de reconstruction, d’étanchéité et d’isolation thermique, puis l’insertion de nouvelles toilettes et d’installations sanitaires. Les travaux, commencés en 2022 grâce à une contribution envoyée par le Grand Magistère, se sont achevés début 2023, permettant aux 6 religieuses habitant la Résidence des Sœurs de l’Assomption de Notre-Dame de vivre dans un espace accueillant et fonctionnel. INSTALLATION D’UN SYSTÈME DE SONORISATION DANS L’ÉGLISE DE NOTRE-DAME DU MONT CARMEL JABAL AL-HASHIMI La paroisse de  Hashimi , fondée en 1950, est située dans la partie orientale d’Amman. Il s’agit principalement d’un vieux quartier résidentiel avec des boutiques et quelques entreprises. Afin de soutenir les efforts de la paroisse pour continuer à organiser des événements religieux et sociaux dans les locaux de l’église, il a été proposé de moderniser le système de sonorisation. Toujours grâce aux contributions des Lieutenances, qui parviennent au Patriarcat latin par l’intermédiaire du Grand Magistère, les travaux ont pu commencer en avril 2022 et s’achever en janvier 2023. Les problèmes antérieurs de distorsion, d’interférence et de qualité du son ont été résolus, permettant ainsi aux plus de 2 800 membres de la paroisse Notre-Dame du Mont-Carmel de bénéficier de ce système moderne et fonctionnel. RÉNOVATION DE CINQ SALLES POUR LES SCOUTS D’AL-MISDAR La paroisse du Christ-Roi d’ Al-Misdar a rénové cinq salles afin d’offrir aux scouts un lieu de rencontre, d’entraînement et de stockage de leur matériel. Grâce aux contributions reçues au printemps 2022 par les Chevaliers et Dames, les travaux de rénovation et de sécurisation des locaux ont permis à la centaine de scouts de la paroisse du Christ-Roi de disposer d’un espace accueillant. RÉNOVATION DE LA MAISON DES PRÊTRES À MARKA Le presbytère souffrait de problèmes d’étanchéité dus à un taux d’humidité élevé et à des fuites d’eau. Divers travaux de génie civil, de mécanique, d’électricité, de démolition et de peinture ont donc été nécessaires pour améliorer les lieux et créer un environnement décent. Grâce aux contributions des Lieutenances envoyées par les Chevaliers et Dames, le curé et ses successeurs pourront vivre dignement pour toute la durée restante de leur service au sein de la paroisse. ACHAT D’UN BUS POUR ACCOMPAGNER LES ENFANTS HANDICAPÉS Le Centre Notre-Dame de la Paix (OLOPC, Our Lady of Peace Center), situé dans la zone montagneuse de  Khirbet Al Souq , au sud d’Amman, officiellement inauguré en 2004 par la Reine de Jordanie, SAR Rania Al-Abdullah, offre des services thérapeutiques et d’apprentissage aux enfants souffrant de handicaps mentaux et physiques et à leurs parents, sans distinction de race, de couleur ou de religion. Les services sont fournis gratuitement par des thérapeutes qualifiés et vont du conseil familial au développement des compétences sociales et à la réadaptation. En plus de desservir la population du gouvernorat d’Amman, l’OLOPC a des programmes similaires dans cinq autres districts de Jordanie. Ces subdivisions fournissent principalement des services de physiothérapie pour les enfants et les adultes, tandis que la branche d’ Aqaba offre un service complet pour les handicaps physiques et mentaux. Afin de donner aux enfants handicapés d’Aqaba la possibilité de participer à tous les services et activités extrascolaires, sans être exclus et discriminés, il était important que le centre dispose d’un moyen de transport adapté aux besoins de ces bénéficiaires. Il a donc été proposé d’acheter un bus spécialement conçu pour transporter des enfants handicapés. Grâce notamment à la contribution des Chevaliers et Dames du Saint-Sépulcre, les quelque 45 enfants handicapés qui reçoivent des soins et des conseils au centre OLOPC d’Aqaba peuvent être transportés de leur domicile au centre, et inversement. ACHAT D’UN MINIBUS POUR LES ACTIVITÉS DE SOUTIEN PASTORAL DE LA JEC À SMAKIEH En Jordanie, la  Jeunesse Étudiante Catholique (JEC) compte 30 groupes de jeunes, avec un total de 3 068 membres inscrits, répartis dans neuf villes et villages. Chaque groupe de jeunes dans chaque localité est divisé en cinq groupes d’âge : travailleurs (22-35 ans), étudiants (19-22 ans), lycéens (16-18 ans), élèves de l’école préparatoire (13-15 ans) et élèves de l’école primaire (6-12 ans). Smakieh est l’une des régions où la JEC compte environ 200 membres qui participent à des activités et préparent des cours de formation et des ateliers, des retraites et des rassemblements spirituels, des camps d’été, des festivals religieux, des événements sportifs, des voyages éducatifs et des réunions. Tous ces événements se déroulent à Amman, à 130 km de Smakieh, et dans d’autres lieux souvent éloignés. Il était donc nécessaire de fournir aux membres de la JEC de Smakieh un moyen de transport pour qu’ils puissent participer à temps aux différentes activités. Avec la contribution de la Lieutenance pour l’Espagne occidentale, le Patriarcat latin de Jérusalem a pu fournir aux membres de la JEC de Smakieh un minibus qui leur permet de se déplacer efficacement, de servir de plate-forme d’interaction et d’améliorer l’expérience globale des participants qui, en voyageant ensemble, ont pu partager des moments et créer des liens plus forts. RÉNOVATION DE L’ÉGLISE DES MARTYRS ET DE LA SALLE PAROISSIALE DE MARJ EL HAMAM Fondée en 1986, la paroisse de  Marj al-Hamam est composée de 350 familles. L’intérieur de la petite église nécessitait des travaux de réparation, car les murs, les plafonds et les sols présentaient des signes de fissures, d’érosion et de dommages causés par l’humidité et les infiltrations d’eau. Le projet visait à rénover l’ancienne église et la salle paroissiale afin de préserver leur valeur historique, d’améliorer leur intégrité structurelle et de créer un espace accueillant pour la communauté. Grâce aux contributions des Lieutenances, qui sont parvenues au Patriarcat latin par l’intermédiaire du Grand Magistère, la rénovation a comporté la restauration complète des systèmes architecturaux, électriques, sanitaires et intérieurs. ENTRETIEN DE L’INSTALLATION ÉLECTRIQUE DU COUVENT ST-JOSEPH À ADER À  Ader , un petit village dans le sud de la Jordanie avec une population d’environ 2 000 personnes parmi les chrétiens latins, gréco-catholique et gréco-orthodoxes, se trouve la paroisse de Saint-Joseph, avec une église construite entre 1932 et 1933. Avec les contributions arrivées du Grand Magistère, les travaux de restructuration et de sécurisation de l’installation électrique ont été réalisés, permettant ainsi aux environ 500 fidèles, aux prêtres et à tous ceux qui utilisent et visitent la structure, de vivre dans un environnement sûr. ISRAËL Progetti Patriarcato Latino 2023 - 9 RESTAURATION DE LA COUR PRINCIPALE ET DE LA STRUCTURE D’ACCUEIL DE DEIR RAFAT En se déplaçant en Israël, à Deir Rafat ,  le Sanctuaire de Notre-Dame Reine de Palestine et de Terre Sainte , fait partie d’un complexe qui comprend deux ailes : une dédiée à l’hospitalité et aux centres de développement professionnel, l’autre à la communauté monastique. En 2022, un projet de restauration a été lancé avec la contribution de la Lieutenance pour l’Australie Nouvelle-Galles du Sud pour ce lieu qui attire des pèlerins du monde entier. Ainsi, la cour principale et l’aile du couvent réservée aux invités ont été modernisés, offrant une atmosphère chaleureuse et confortable aux résidents et aux visiteurs. Les installations sanitaires ont été remises aux normes et l’amélioration de l’isolation et de l’entretien du toit ont contribué à l’efficacité énergétique et à la réduction des coûts des services publics. Les améliorations esthétiques, y compris la taille des arbres, la peinture et le blanchiment, ont donné un aspect plus serein et agréable au domaine. Le remplacement des anciens réservoirs d’eau et des panneaux solaires par un système plus efficace a permis de confirmer l’engagement pour la durabilité et la gestion responsable des ressources. Dans l’ensemble, ce projet de rénovation a non seulement préservé le charme historique de Deir Rafat, mais a également assuré sa fonctionnalité et sa pérennité pour les années à venir. Source: Site Web Grand Magistère – l’Ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem Photo : © Grand Magistère © Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique

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Une nouvelle « créature » algorithmique ?

Le cardinal Fernando Filoni présente une réflexion autour du thème de l’intelligence artificielle (IA) et de la création de Dieu, dans un article publié en Italie par BeeMagazine. Cette question d’actualité intéressant aussi l’Eglise universelle, comme le Pape l’a souligné en particulier dans son message du 1er janvier, nous avons choisi de publier sur notre site le texte du Grand Maître, en différentes langues, pour les membres de l’Ordre et leurs amis. Un archéologue à qui je demandais s'il était possible de distinguer un objet ancien en terre cuite d'un faux, moderne, m'a répondu que le toucher est le premier critère d'évaluation immédiat. Bien sûr, il y en a d’autres. Et il m’a expliqué que la porosité de la terre cuite s'acquiert avec le temps et qu'elle ne se trouve pas dans une création contemporaine dont la surface est lisse. Il s'agit d'un critère empirique, mais qui semble valable à première vue parmi tant d'objets faux que l'on rencontre partout et que l'on veut nous vendre. À l'heure où nous sommes inondés de nouvelles en tout genre, quel est le premier critère valable pour se défendre et distinguer les vraies nouvelles des fake news ? La question se pose en raison de la grande facilité avec laquelle les nouvelles circulent. L'appel à la raison ne suffit plus, alors que l'on parle partout d'une soi-disant intelligence artificielle capable de déconstruire, fabriquer, biaiser l'information et même tromper. En ces temps complexes où tant de gens sont plongés dans l'apprentissage de toutes les nouvelles possibilités de communication et d'influence sur nos vies, nous nous rendons compte qu’effectivement, la richesse que les êtres humains possèdent est placée dans de pauvres vases de terre, selon une expression heureuse de Paul de Tarse, qui écrivait aux chrétiens de Corinthe que nous portons ce trésor (notre espérance) dans des vases de terre afin que la puissance extraordinaire qui vient de Dieu et non de nous apparaisse (cf. 2 Cor 4:7) ; un artefact ancien, donc, notre être et notre existence, qui remonte à l'époque où le Créateur lui a donné forme avec de la poussière et lui a insufflé la vie, l'intelligence et la liberté. Avec ces dons, en bref, bibliquement parlant, il l'a créé à son image et à sa ressemblance. La porosité de l'existence humaine a traversé les millénaires et n'est pas technologiquement reproductible ; même si nous voulions tout réduire à des nombres et à des combinaisons algorithmiques, il s'agirait toujours d'une existence «  lisse ». La question sous-jacente est de savoir si le chercheur de la Silicon Valley ou de toute autre entité dédiée à cette science qui a donné naissance à la nouvelle créature sortie de ses mains, et que nous appelons intelligence artificielle, a une quelconque « ressemblance » avec le Dieu Très-Haut qui, selon la Genèse, a créé le ciel et la terre, alors informes et vides, tandis que les ténèbres recouvraient l'abîme (cf. Gn 1,2) ; le «  néo-créateur  », bien que très habile, me semble plus modeste. Il utilise la création, mais si nous sommes impressionnés par son habileté, c’est peut-être parce que nous avons perdu le sens de la qualité et des proportions de la création divine et que nous nous contentons du fourmillement des nombres et des algorithmes. Mais la question qui se pose ensuite est la suivante : que va-t-il insuffler dans son « artefact », en se rappelant que pour la Bible, Dieu a créé l'être humain homme et femme (cf. Gn 1,27), lui offrant des relations vivantes, la communion des esprits et des corps, et cette autorité sur la création dont il ne doit pas se départir ? La Bible devra-t-elle être réécrite ? m’a demandé un ami. En vérité, même la religion n'échappera pas à la perspective de cette nouvelle créature, l'intelligence artificielle, qui n'a pas de conscience, tandis que son caractère sacré reste dans la logique de ses chercheurs. Sera-t-elle livre ? Aura-t-elle des interdits ? Pourra-t-elle commettre des péchés ? Manger le fruit défendu ? Aimer ? Aura-t-elle droit à la rédemption ? À la prière ? Oui ! Prier est l’aspiration la plus simple et la plus innée du cœur des hommes. Personne n'a jamais manqué de prier parfois. Peut-être sans savoir qui, comme lorsqu'on invoque sa mère, même si on ne l'a jamais connue. Augustin d'Hippone a parlé de la prière ; la partie la plus intéressante est la partie autobiographique. Il s’est en effet référé à lui-même, avec le résultat qu'il décrit, je dirais de manière paradigmatique : nos étapes dans la prière, qu'un algorithme ne pourrait pas sortir de son cœur qui n’existe pas. Il disait qu'enfant (sans avoir encore été baptisé mais de par son éducation maternelle) il priait non pas tant par affection pour Dieu, aussi petite fût-elle, mais pour ne pas recevoir le lendemain les coups de son professeur violent (Confessions, 1, 9, 14) ; jeune homme, ensuite, en pleine exubérance post-pubertaire, il priait pour ne pas être submergé par la passion, mais pour qu'elle ne lui soit pas enlevée immédiatement (Ib. 8, 7, 17) ! Dans un mélange de crise et d'éloignement de son éducation familiale, il changea le contenu de sa prière, demandant la réalisation de ses aspirations dialectiques, philosophiques et carriéristes ; mais il perçut bientôt l'avilissement et la vanité d'une telle prière (Ib. 3, 4, 7) ; par déception, il tomba dans le manichéisme alors dominant, presque comme une émancipation, et dans lequel il se retrouva avec des prières formelles et sans relief ; ce fut la cause d'une nouvelle et plus profonde désillusion ; c'est ainsi qu'Augustin confessa avoir entrepris, dans une grande détresse, de comprendre la cause de son malaise et la nature de sa dépression. Dans une forme de lyrisme spirituel très élevé, il s’adressa au Seigneur : « Tu m'as converti vers Toi, en me faisant renoncer à chercher femme et à réaliser tout espoir de ce monde… » (Ib. 8, 12, 30). Puis vint le baptême dans l'Église catholique. J'espère que l'intelligence artificielle n’enlèvera pas le plaisir de ces nombreux pèlerinages spirituels qui traversent existentiellement la vie des hommes et des femmes d'aujourd'hui et de demain, et qu'elle nous laissera la prière, qu’elle ne réduira pas le pluralisme, et ne nous conduira pas à la pensée unique ! Si elle reste dans des limites acceptables, ce sera une « créature » de l'humanité très utile. Fernando Cardinale Filoni Grand Maître Source: Site Web Grand Magistère – l’Ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem Photo : © Grand Magistère © Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique

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Le manteau, signe lumineux de notre identité

Une réflexion du Gouverneur Général, l’Ambassadeur Leonardo Visconti di Modrone    Nous vivons dans un monde de symboles. Il faut savoir les interpréter, ne pas se limiter à leur apparence, aussi suggestive et solennelle soit-elle, mais en approfondir le sens, en recherchant ce qui est transcendant. En un mot, nous devons fuir le danger d’être éblouis par l’aspect extérieur, pour jouir d’une dimension plus lumineuse et révélatrice : essayons de regarder les symboles avec les yeux de l’âme et du cœur. Considérons notre symbole principal, le manteau. Comme dans l’Apocalypse de saint Jean (Ap 7,2-4.9-14), on pourrait nous demander : « Ces gens vêtus de robes blanches, qui sont-ils, et d’où viennent-ils ? » Pouvonsnous répondre : «  Ceux-là […] ont lavé leurs robes, ils les ont blanchies par le sang de l’Agneau » ? En effet, le manteau de notre Ordre, que nous recevons à l’autel au moment de l’Investiture, doit nous inviter à ne jamais nous contenter d’une simple jouissance esthétique, mais à rechercher la compréhension profonde de sa signification. Quelle est sa signification ? Le port du manteau rappelle au Chevalier l’obligation de loyauté, d’obéissance, de respect, d’honneur, de discipline, de sacrifice, de responsabilité, de solidarité, pour ne citer que quelques vertus chevaleresques. Ceux qui le reçoivent doivent être à la hauteur de ces vertus et le porter avec dignité. Pour un Chevalier de l’Ordre du Saint-Sépulcre qui porte également sur son manteau la Croix de Jérusalem, qui rappelle les cinq plaies de Notre Seigneur, cela signifie quelque chose de plus. Pour les Dames, la cape noire, éventuellement agrémentée de gants et de doublures en satin blanc (comme c’est la tradition dans certains pays) et surmontée d’un voile ou d’une mantille en dentelle, souligne la féminité avec une élégance sobre. Saint Paul nous rappelle qu’en étant baptisés, nous avons « revêtu le Christ » (Gal 3,27). C’est ce que nous devons ressentir en portant notre manteau avec la Croix de Jérusalem, qui nous rappelle la robe blanche du baptême. Je tremble en me rappelant cette terrible invective de Jésus : «  Malheureux êtes-vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous ressemblez à des sépulcres blanchis à la chaux : à l’extérieur ils ont une belle apparence, mais l’intérieur est rempli d’ossements et de toutes sortes de choses impures ». (Mt 23,27). Ceux qui, par vanité, se glorifient de leur habit, ont tort, mais il en va de même pour ceux qui décèlent une contradiction entre la splendeur du manteau et l’humilité recommandée à tout chrétien. On peut, en effet, porter un superbe uniforme avec humilité et être, au contraire, hautain dans une tenue vestimentaire négligée. Il n’y a donc pas lieu de s’opposer à la beauté de l’habit. Notre Seigneur aussi a été transfiguré sur le mont Tabor. Le manteau que nous portons doit donc non seulement nous rappeler ce que nous représentons, mais aussi nous aider à nous transformer en d’authentiques Chevaliers et Dames qui trouvent dans le tombeau vide, et donc dans le mystère de la Résurrection du Christ, la référence idéale à leur engagement. Qu’il soit, d’une part, le signe lumineux de notre dignité de peuple ressuscité et, d’autre part, le reflet de ce que nous portons dans notre cœur, conscients que son pouvoir symbolique atteint son but dans l’identification totale entre l’habit et celui qui le porte. Source: Site Web Grand Magistère – l’Ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem Photo : © archives photographiques personnelles lds © Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique

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Le sens du pèlerinage en Terre Sainte pour les membres de l’Ordre

Donata Maria Krethlow-Benziger, Lieutenant pour la Suisse et le Liechtenstein, nous offre une réflexion sur l’importance d’aller visiter l’église Mère de Terre Sainte, à partir de ce qu’elle a vécu en 2023. Cet article illustre bien ce que les Chevaliers et Dames du monde entier expérimentent lors des pèlerinages organisés par l’Ordre. Àtravers les siècles, le pèlerinage à Jérusalem a représenté un noble objectif pour les chrétiens. La vision de la Jérusalem céleste était omniprésente. Aujourd’hui, les pèlerinages en Terre Sainte nous permettent de visiter les Lieux saints et de réaliser quelle est la situation des chrétiens qui y vivent encore. C’est un signe fort, l’expression d’un lien intime entre nous, Chevaliers et Dames de notre Ordre Équestre, et la population chrétienne locale. C’est également un témoignage de notre amour pour le pays où notre Seigneur Jésus- Christ a vécu. Les gens làbas vivent avec une réalité différente de celle qui est la nôtre en Europe. Leur existence est empreinte de violence et d’injustice dans une multitude de contextes. Quel grand bonheur et quelle immense joie nous avons eus, lorsque j’ai pu partir en pèlerinage en Terre sainte en mai 2023 avec plus de 70 personnes de la Lieutenance. L’accueil chaleureux au Patriarcat latin avec la remise de la coquille du pèlerin a été pour moi le point culminant du voyage. Ce fut un honneur que le patriarche, Sa Béatitude le cardinal Pierbattista Pizzaballa, nous accueille à Jérusalem et remette personnellement la coquille du pèlerin à chaque Chevalier et Dame qui visitait la Terre Sainte pour la première fois en tant que membre de l’Ordre. Par la suite, en nos qualités de Chevaliers et Dames, nous avons pu vivre l’entrée solennelle dans l’église du Saint-Sépulcre. Nous avons été d’autant plus bouleversés d’apprendre les événements qui ont secoué la Terre Sainte à partir du 7 octobre 2023. Depuis lors, les terribles nouvelles en provenance du Moyen- Orient ajoutent un nouveau chapitre de souffrance à l’histoire de la Terre Sainte. Nos pensées et nos prières vont à tous ceux qui sont touchés par cette tragédie. Notre engagement dans les projets et notre attachement à la population chrétienne de Terre Sainte restent intacts, même si nous ne pourrons pas nous y rendre personnellement dans un avenir proche. Nous ne devons pas perdre espoir et ne pas laisser seuls nos frères et soeurs dans la foi au Moyen-Orient. En tant que Dames et Chevaliers de notre Ordre, nous faisons partie de l’Église Mère de Terre Sainte. Nous devons remplir les rues et les Lieux saints de notre présence et de nos prières. Et nous y retournerons dès que les conditions politiques le permettront à nouveau. Car l’église du Saint-Sépulcre de Jérusalem n’est pas n’importe quelle église. Elle se trouve là où notre Seigneur Jésus- Christ a souffert, est mort et est ressuscité. Et c’est à partir de cette église que la lumière brille dans le monde par la résurrection du Christ. Source: Site Web Grand Magistère – l’Ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem Photo : © Grand Magistère © Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique

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Rencontre avec des familles chrétiennes de Jérusalem

Lors de leur pèlerinage en Terre Sainte fin décembre 2023 et début janvier 2024, le Grand Maître et le Gouverneur Général ont rencontré des familles chrétiennes très pauvres vivant à Jérusalem, soutenues par le Patriarcat latin grâce aux contributions des membres de l’Ordre. Dima Kalak Khoury, directrice des services sociaux du Patriarcat, qui guidait la petite délégation du Grand Magistère lors de ces visites, a accepté de nous présenter plusieurs situations concrètes vécues par ces personnes logées dans des appartements de la Custodie. UNE MÈRE COURAGE Nisreen, mère de famille de 53 ans, lutte pour surmonter les difficultés de la vie après des années de séparation d’avec son mari. Vivant avec ses quatre enfants dans un modeste appartement loué 500 dollars, elle souffre de diabète et de problèmes cardiaques qui l’obligent à se rendre fréquemment à l’hôpital. Réduite au chômage en raison de ces problèmes de santé, elle peine à se procurer des médicaments essentiels. Malgré les efforts louables de sa fille aînée, qui contribue au revenu de la famille grâce à un emploi de vendeuse pour une enseigne de vêtements, la famille reste confrontée à des difficultés financières. Le fils aîné de Nisreen rêve d’étudier l’électricité pour devenir technicien professionnel, et grâce au soutien généreux de l’Ordre, nous nous sommes engagés à faire de ce rêve une réalité. Le plus jeune fils de la famille est au lycée. La situation financière désastreuse de la famille les prive souvent de nourriture et les empêche de payer les factures d’électricité. Les contributions du Patriarcat latin de Jérusalem, qu’elles soient pour les bons alimentaires ou le paiement des factures d’électricité, apportent une aide essentielle à cette famille dans le besoin. En outre, nos programmes d’autonomisation visent à offrir aux enfants de Nisreen les compétences et Rencontre avec des familles chrétiennes de Jérusalem les opportunités nécessaires pour contribuer de manière significative aux dépenses de la famille. UNE FAMILLE QUI COMBAT POUR SURVIVRE Nancy, 32 ans, mère de quatre enfants, est confrontée à des difficultés considérables. Son mari, 40 ans, chauffeur de taxi, a vu ses revenus gravement affectés par la guerre en cours. La discrimination l’empêche de prendre en charge des passagers israéliens, et le risque d’attaques dans les zones israéliennes entrave encore son travail. Ayant du mal à joindre les deux bouts, la famille a été expulsée de sa maison de Beit Hanina parce qu’elle n’arrivait pas à payer le loyer. Avec l’aide du Patriarcat et celle du prêtre de la paroisse, ils ont obtenu un petit appartement. Le logement est trop petit, si bien que certains membres de la famille sont obligés de dormir dans la cuisine. Pour alléger leurs charges financières, nous avons aidé Nancy à être embauchée comme assistante à la cuisine du monastère grec orthodoxe, ce qui lui procure un modeste revenu. Malgré ces efforts, la situation du foyer reste difficile et nous travaillons avec la Custodie de Terre Sainte pour leur trouver une maison plus appropriée. Le prêtre de la paroisse contribue au paiement de leur loyer actuel, et notre soutien s’étend aux bons alimentaires, aux factures d’électricité et aux frais de scolarité des enfants, en plus de leur taxe foncière (Arnona), par l’intermédiaire du fonds Jérusalem-Est. Dans cette situation difficile, les parents de Nancy essaient de les aider, mais leurs revenus limités ne leur permettent pas de le faire régulièrement. Cette famille a besoin d’une aide d’urgence et le soutien de l’Ordre peut avoir un impact significatif sur son chemin vers une situation stable et un avenir plus radieux. UN FOYER CONFRONTÉ AU CHÔMAGE Michelin, une femme séparée de son mari, est confrontée à des difficultés considérables pour s’occuper de ses deux filles – âgées de 21 et 24 ans – et de son fils de 22 ans. Ils vivent dans une maison exiguë mise à disposition par la Custodie de Terre Sainte, dans des conditions insalubres persistantes, en raison de grosses contraintes d’espace. Michelin, qui travaillait dans une crèche, a perdu son emploi lors des récents licenciements provoqués par la guerre. Malheureusement, l’une de ses filles, qui travaillait à temps partiel dans un hôtel, s’est également retrouvée au chômage. Les difficultés financières de la famille sont exacerbées par le fait que le fils de Michelin, qui est le seul à gagner sa vie comme ouvrier dans un hôtel, travaille très peu d’heures pour un maigre salaire. En réponse à leur situation désastreuse, nous avons utilisé le fonds Jérusalem-Est pour aider Michelin à régler les dettes accumulées auprès de l’assurance nationale. En outre, nous avons apporté notre aide pour le paiement de la taxe foncière et des bons alimentaires. Malgré ces efforts, leur situation reste délicate, d’où l’urgence d’une aide continue. Le soutien d’urgence de l’Ordre fait la différence en atténuant les difficultés rencontrées par Michelin et sa famille en ces temps difficiles. LES DIFFICULTÉS D’UN PÈRE DE FAMILLE SUITE AUX REPRÉSAILLES PROVOQUÉES PAR LA GUERRE Suleiman, père de trois enfants, est confronté à de nombreux défis alors qu’il s’efforce de subvenir aux besoins de sa famille. Sa fille, aidée par une bourse de la Custodie de Terre Sainte, poursuit ses études à l’Université de Bir Zeit. Le fils aîné de Suleiman, âgé de 23 ans, a terminé avec succès ses études d’optique avec l’aide du Patriarcat latin de Jérusalem et recherche désormais un emploi. Aujourd’hui, son deuxième fils souhaite apprendre à conduire les bus et nous demande de l’aider dans son projet. Les difficultés financières de la famille sont aggravées par le fait que la femme de Suleiman est au chômage et n’a pas fait d’études. Suleiman lui-même souffre de problèmes cardiaques, nécessitant des médicaments et des examens réguliers en raison de l’obstruction de ses artères. Anciennement employés comme agents de sécurité au Mur occidental (Kotel), Suleiman et ses deux fils ont malheureusement été licenciés dans le cadre de mesures de représailles à la suite des attaques du 7 octobre. Pour répondre à leurs besoins urgents, nous les aidons à payer le loyer, les bons alimentaires et les factures d’électricité. Cependant, la famille continue de faire face à des difficultés importantes, et a du mal à se nourrir. Une aide continue est essentielle pour permettre à cette famille résiliente de se prendre en charge et de parvenir à une situation de stabilité et d’autonomie. VIVRE DANS UNE SEULE PIÈCE AVEC SEPT ENFANTS Nakhleh, âgé d’une cinquantaine d’années, est confronté à des défis considérables alors qu’il vit avec sa femme et ses sept enfants dans un appartement avec une seule chambre dans la vieille ville de Jérusalem. Sa vie a pris un tournant radical lorsqu’il a dû cesser de travailler avec sa camionnette de livraison après avoir été diagnostiqué d’un cancer, ce qui a aggravé la situation de la famille. Une lueur d’espoir brille malgré ces difficultés, puisque sa fille, soutenue par nos programmes d’autonomisation, poursuit ses études de secrétaire médicale. En outre, deux des fils adultes de Nakhleh veulent devenir chauffeurs de bus, l’un d’eux bénéficie déjà de notre soutien, et des actions sont en cours pour aider le second. Cependant, la situation de la famille reste délicate : l’épouse de Nakhleh ne peut pas travailler car elle doit s’occuper de leur famille nombreuse, les autres enfants allant encore à l’école. Nous sommes intervenus pour alléger leur fardeau financier en les aidant à payer les bons alimentaires, les factures d’électricité, la taxe foncière et les frais de scolarité. La gravité de leur situation rend l’aide continue nécessaire. Pour cette famille nombreuse, nous nous engageons à faire en sorte qu’elle ne soit pas seule face à ces défis. Source: Site Web Grand Magistère – l’Ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem Photo : © Grand Magistère © Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique

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Pâques 2024 : message du Grand Maître aux Chevaliers et Dames de l'Ordre du Saint-Sépulcre

Chers Chevaliers et Dames du Saint-Sépulcre de Jérusalem, Il y a un passage, parmi les plus significatifs de l'Évangile, dans lequel la « parole  » du Seigneur devient un «  geste  » chargé d'un nouveau contenu et qui nous aide à entrer dans la Pâque du Seigneur. Le geste, nous le savons, est toujours un langage qui renforce la parole, et il n'est pas rare qu'il la rende même plus évocatrice. Nous arrivons au passage du récit que nous en donne l'évangéliste Luc : le Maître est à Jérusalem à l'occasion de Pâque ; il a beaucoup parlé de vigilance, mettant en garde contre l'hypocrisie et la tromperie ; debout dans l'Atrium du Temple, il a voulu commenter un geste presque insignifiant et caché, l'offrande d'une pauvre veuve qui, en entrant dans la Maison de Dieu, a donné sa contribution de deux sous, tout ce qu'elle avait ; c'est un très beau geste d'amour pour ce Lieu qui est celui de la présence glorieuse du Très-Haut au milieu de son Peuple : la Shekinah de Dieu ; puis Jésus a prédit pour Jérusalem le jour où la Ville Sainte serait humiliée, détruite et privée de sa noblesse spirituelle. La journée avait été fatigante et le soir, le Seigneur se rendit sur la crête du Mont des Oliviers pour prier, ayant devant lui la ville de David. Nous connaissons bien ce lieu suggestif en face de l’imposant mur de l’esplanade du Temple, si nous avons déjà fait notre pèlerinage en Terre Sainte. Le lendemain, alors que la fête des pains sans levain approche, Jésus, voulant célébrer la Pâque, envoie Pierre et Jean préparer le nécessaire : le lieu, le pain, le vin, les herbes amères, et il leur dit : « Allez faire les préparatifs pour que nous mangions la Pâque. » (Lc 22, 8). La Pâque hébraïque, si riche en symboles pour Israël, est pour Jésus la dernière, mais aussi l'occasion d'un événement nouveau qu'il porte dans son cœur : l'institution de ce qui deviendra pour l'Église la Pâque sacramentelle, l'Eucharistie : «  Quand l’heure fut venue, Jésus prit place à table, et les Apôtres avec lui. Il leur dit : “J’ai désiré d’un grand désir manger cette Pâque avec vous, avant de souffrir !”… Puis, ayant pris du pain… il le rompit et le leur donna en disant : “Ceci est mon corps... Faites cela en mémoire de moi...” ; et pour la coupe… il fit de même en disant : “Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang… ” » (Lc 22, 14 et s.) Ce signe qui consiste à « rompre le Pain » et «  prendre la Coupe » deviendra la marque de reconnaissance du Maître ressuscité. Dans ce geste de Jésus, la « parole » s’est faite « geste signifiant  », c'est-à-dire sacrement. C'est autour de cela que se rassemblera l'Église et que les chrétiens se reconnaîtront comme Koinonia , c'est-à-dire Communauté de foi dans le Ressuscité, dans laquelle chaque baptisé aura une existence « ecclésiologique » à laquelle il sera lié pour toujours. Dans la parole de Jésus devenue donc geste, il y a tout le «  signe » sacramentel  remis à l'Église ; en ce sens, dans la foi, nous l'accueillons nous aussi. Comme Pierre et Jean, nous sommes appelés cette année encore à nous préparer à Pâques, sachant bien qu'en tant que Chevaliers et Dames de l'Ordre du Saint-Sépulcre, nous sommes inextricablement liés au mystère du Christ ; nous ne pouvons pas ne pas tenir compte de l’invitation de Jésus : «  Allez faire les préparatifs… la Pâque . », sans être spirituellement et émotionnellement impliqués dans le nouvel événement du Seigneur dans toute sa beauté et sa richesse. Cette demande de Jésus nous concerne directement. Cela n’aurait pas de sens d'aller en pèlerinage à Jérusalem si nous n'avions pas le sens profond de ce que nous sommes et voulons être ; si nous n'avions pas le désir de revivre la Pâque du Seigneur et avec le Seigneur, car tout pèlerinage est un aller pour préparer la Pâque dans notre vie, dans notre foi. Pâques reste l'événement qui unit l'éternité de Dieu dans le Christ, avec notre temps. Cette année encore, malgré les drames qui bouleversent la Terre Sainte, accueillons cette invitation adressée à Pierre et à Jean, ces paroles du Seigneur qu'Il traduit ensuite en un geste sacramentel ; non pas par une quelconque habitude qui accompagne souvent les dates anniversaires, mais pour rendre présente la grâce pascale comme si c'était l'unique ou même la dernière de notre vie. C'est bien lors de la dernière Cène avec Jésus, avant sa passion, que les Apôtres comprennent le sens de la nouvelle « Alliance » fondée sur le mystère de la mort et de la résurrection. Le « geste » accompli par Jésus lors de la dernière Cène, qui était resté pour ainsi dire « suspendu » en vue de la passion et de la mort du Seigneur, retrouve sa plénitude dans la Pâque de Résurrection du Seigneur, et il est restitué à la Communauté apostolique et à l'Église en tant qu'action de grâce. Pour paraphraser une réflexion de saint Augustin (sur le psaume 60), nous pouvons dire que Jésus a pris en lui le sens de la Pâque hébraïque, en nous la redonnant renouvelée dans une nouvelle Alliance, il a pris sur lui l'humiliation du péché et le drame de la mort, et il nous a offert le pardon et la gloire de la résurrection, en nous la livrant dans le Sacramentum novum. Dans le Triduum pascal, qui commence par la Cène eucharistique du Jeudi saint (premier jour), nous nous associons à la souffrance du Christ à Gethsémani, nous le suivons dans l'humiliation, la mort et l'ensevelissement (deuxième jour) et, faisant nôtre le silence sabbatique (troisième jour), nous restons dans l'attente de la Pâque de Résurrection, comme l'avait dit le Seigneur. Bonne Pâque, Fernando Cardinal Filoni Grand Maître Source: Site Web Grand Magistère – l’Ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem Photo : © Grand Magistère © Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique

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« Il est bon pour moi d’aller vers mon déclin, en quittant ce monde pour rejoindre Dieu, afin de me lever en lui. »

Présidée par le cardinal Fernando Filoni, Grand Maître de l'Ordre du Saint-Sépulcre, la célébration des funérailles du Professeur Agostino Borromeo, Lieutenant Général d’Honneur de l'Ordre du Saint-Sépulcre de Jérusalem, s'est déroulée dans la basilique des Saints-Apôtres à Rome, le 6 février 2024. La messe a été concélébrée par Mgr Tommaso Caputo, Assesseur de l'Ordre, et Mgr William Shomali, Vicaire patriarcal pour Jérusalem et la Palestine, représentant le Patriarche de Jérusalem. Ont également participé à la célébration le cardinal Edwin O'Brien, qui était Grand Maître de l'Ordre lorsque le Professeur Borromeo assumait la charge de Gouverneur Général, Fra' John Dunlap, Grand Maître de l'Ordre de Malte, et Fra' Alessandro de Franciscis, Grand Hospitalier. Une délégation de Chevaliers et de Dames, conduite par le Gouverneur Général, l’Ambassadeur Leonardo Visconti di Modrone, et de nombreux amis sont venus de différents pays pour être proches de la famille du défunt. À la fin de la célébration, le père Davide Meli, Chancelier du Patriarcat latin de Jérusalem, a lu un message émouvant du cardinal Pierbattista Pizzaballa, rendant hommage au travail accompli par le Professeur Borromeo au service de l'Église en Terre Sainte. Nous publions ici l'homélie que le cardinal Fernando Filoni a prononcé en hommage au Professeur. « Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra »  (Jn 11,25). Illustres Autorités, Chers parents et amis du Professeur Borromeo, Chers Confrères dans l'épiscopat et le sacerdoce, C’est avec ces belles et réconfortantes paroles de l'Évangile de Jean que je voudrais introduire ce moment de réflexion pour la Liturgie de l'Adieu à notre frère Agostino Borromeo. Notre Adieu est un Adieu dans la prière qui, même dans la tristesse de la séparation, est rempli de gratitude envers Dieu, pour l'avoir donné comme époux et père à sa famille, comme fils dévoué à l'Église, et comme citoyen intègre à notre pays où il a accompli des missions remarquables dans divers domaines. Nous ne pouvons pas oublier, tout d'abord, que le Professeur Borromeo, appartenant à la noble famille Borromeo, avait en lui le trait distinctif, sans jamais s’en montrer orgueilleux, de compter parmi ses ancêtres le grand archevêque de Milan, saint Charles, l'un des ecclésiastiques ayant incarné le plus magistralement le renouveau de l'Église de son temps. Homme d'une grande culture historique, il a apporté une contribution très précieuse à la connaissance et à la critique historique d'événements complexes et souvent controversés. Agostino Borromeo était diplômé en sciences politiques (avec une spécialisation en histoire) de l'université La Sapienza de Rome, où il est devenu professeur d'histoire moderne et contemporaine de l'Église et des autres confessions chrétiennes. Il a ensuite enseigné l'histoire du christianisme et des Églises à l'université libre Maria Santissima Assunta de Rome (LUMSA) ; il a obtenu le diplôme d'archiviste de l'école des Archives secrètes du Vatican et suivi les cours de théologie de l'Institut de sciences religieuses de l'Université pontificale grégorienne ; il a notamment été président de l'Institut italien d'études ibériques, collaborateur de l'Institut historique italien, membre actif et membre académique de nombreuses associations scientifiques et culturelles italiennes et internationales. Ce serait très long d'énumérer ici ses nombreuses publications et activités professionnelles et non professionnelles. Cependant, je ne peux pas ne pas mentionner son entrée en 2002, par la volonté du Pape saint Jean-Paul II, comme Membre du Comité pontifical des sciences historiques, et par celle du Pape Benoît XVI, comme auditeur laïc de l'Assemblée spéciale du Synode des évêques pour le Moyen-Orient en 2010. Je dois également mentionner son appartenance à l'Ordre souverain militaire de Malte et son engagement généreux au sein de l'UNITALSI. Mais c'est au sein de l'Ordre Équestre du Saint-Sépulcre, dont il était Chevalier de Collier, qu'il a déployé la richesse de ses talents et manifesté son sens de l'organisation : d'abord comme Chancelier et Membre du Grand Magistère, puis comme Gouverneur et Lieutenant Général, devenant enfin Lieutenant Général d'Honneur. En tant que Grand Maître, à l'occasion de mon pèlerinage officiel en Terre Sainte, j'ai souhaité le compter parmi les membres de la Délégation, une invitation qu'il a accueillie avec grand plaisir ; en effet, il a lui-même déclaré : « Ce sera mon dernier voyage sur la Terre de Jésus ». C'était en mai 2022. Il le rappelait comme un événement mémorable, comme si ce voyage préfigurait que ce serait la synthèse ultime de tout son engagement pour la Terre du Seigneur. Le Comte Borromeo avait en effet une passion extraordinaire pour la Terre Sainte, où il s’est toujours rendu avec l'esprit du « pèlerin », même lorsqu'il y allait pour avoir une perception directe des œuvres que l'Ordre soutenait au sein du Patriarcat latin de Jérusalem. Comme nous l'avons souvent commenté entre nous, la Terre Sainte ne doit pas être réduite à un simple site archéologique de la foi ou à une terre où nous sommes contraints d'assister, impuissants, à l'affrontement entre Israéliens et Palestiniens. Tous les chrétiens ont un rôle et une tâche à accomplir, et il était fier que l'Ordre du Saint-Sépulcre s'en acquitte avec humilité, simplicité et efficacité. Cher Professeur Agostino, le mystère de la passion, de la mort et de la résurrection du Seigneur a toujours été au centre de ta foi, et cette foi dans le Ressuscité a été la ligne sûre et fiable que tu as suivie tout au long de ta vie. Ta foi était vivante, témoignée avec humilité, simplicité et sérénité, mais aussi avec la force de la noblesse d'âme et de l'intelligence ; une foi profondément enracinée dans les paroles de l'Évangile que nous avons entendu : Jésus s'adressant à Marthe de Béthanie, à un moment triste, celui de la mort de son frère Lazare, proclame : « Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra. » Puis il lui demande : « Crois-tu cela ?  » À cette question, Agostino, tu as répondu, comme Marthe : «  Oui, Seigneur, je le crois : tu es le Christ, le Fils de Dieu, tu es celui qui vient dans le monde. » Telle était la foi d'Agostino Borromeo, une foi qu'il vécut tout au long de sa vie de manière fructueuse et riche, en restant un fils dévoué et un serviteur de l'Église, toujours avec un engagement constant et idéal, presque par déférence à l’égard de l'héritage spirituel de son illustre ancêtre saint Charles. Cher Professeur Borromeo, par ta fidélité, tu as contribué à cette animation chrétienne de la société qui accepte les défis de la modernité, sans opposition et, en même temps, avec l'analyse et la compréhension nécessaires des faits. Ton travail discret au service des malades avec l’UNITALSI nous a montré le sens de ta charité, tandis qu’au sein de l'Ordre Équestre du Saint-Sépulcre tu as manifesté ta générosité envers les pauvres et les besoins de la Terre de Jésus ; tout cela, nous pouvons le dire, avec ce caractère de laïc qui vit sa « vocation » dans le monde et accomplit la « mission » clairvoyante et sacrée des baptisés. Merci pour ton témoignage lucide de foi, qui ne peut certainement pas se résumer à ces quelques mots. Mais permettez-moi d'ajouter un mot sur cet Agostino qui vivait la vie de famille de manière exemplaire, dans laquelle il trouvait la sève d'une sérénité engageante et vivifiante. Aujourd'hui, toute notre sympathie et notre proximité humaine vont à son épouse Beatrice, à leurs enfants Carolina, Renato et Francesco, ainsi qu'à sa sœur Ludovica et à son frère Gianalfonso. Vous l’avez aimé et il vous a aimés ; que le souvenir du temps inoubliable vécu ensemble vous accompagne et vous console, même si son départ crée un vide dans votre existence ; son témoignage du bien ne sera perdu ni pour vous, ni pour nous tous. Que cela nous donne le sens et la plénitude d'une vie au-delà de la mort et de la consolation chrétienne. Aujourd'hui, nous confions tous notre frère Agostino au Seigneur Jésus-Christ et, par notre prière, nous demandons au Seigneur ressuscité, dans sa miséricorde, de le purifier des faiblesses et des fautes qu'il a pu commettre dans son existence et, ainsi purifié, de l’accueillir, comme un bon et fidèle serviteur, dans la maison du Père. Qu’il prie pour sa famille et pour nous, et qu’il continue à nous soutenir par son affection devant le Seigneur. Je voudrais, pour conclure, citer un grand évêque des temps apostoliques, Ignace d'Antioche, qui disait à ses chrétiens : «  Il est bon pour moi d'aller vers mon déclin, en quittant ce monde pour rejoindre Dieu, afin de me lever en lui.  » Et cela, cher frère Agostino, c'est ce que le Seigneur t'accorde. Amen. Source:  Site Web Grand Magistère – l’Ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem Photo : © Grand Magistère © Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique

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