Nouvelles de la Terre Sainte

La Paroisse De Gaza Entre Dans Son Neuvième Mois De Guerre : Le Pouvoir De La Foi Et De La Communauté Au Milieu De La Souffrance

Neuf mois se sont écoulés depuis le 7 octobre, une période sans précédent, notamment pour la communauté chrétienne de Gaza, qui a pourtant déjà été témoin de nombreuses épreuves et de douleurs... Unis dans la foi, ils se tiennent debout, abrités dans la maison de Dieu qu'ils habitent, soignés par ceux qui ont consacré leur vie au service d'autrui. La paroisse de la Sainte Famille à Gaza a récemment fêté le retour de son curé, le père Gabriel Romanelli, IVE, en mai, ainsi que le père Carlos Ferrero, IVE, supérieur provincial de l'Institut du Verbe Incarné, qui a choisi d'accompagner le père Romanelli " pour être proche des religieux et de la population ". S'adressant au Bureau des médias du Patriarcat latin, le père Ferrero nous a donné des nouvelles de la vie de la paroisse de Gaza, partageant les histoires d'un effort conjoint entre les religieux et les laïcs pour aider à soutenir le bien-être de la communauté en ces temps difficiles. Quel a été l'impact de votre retour avec le père Gabriel sur la communauté ? La première et la plus importante influence a été la visite de notre Patriarche, qui a donné aux gens du courage et, surtout, de l'espoir. Je n'ai pas de mots pour décrire l'impact du retour du père Romanelli dans la paroisse, une grande source de soulagement non seulement pour les fidèles, mais aussi pour le père Youssef, qui avait servi seul la paroisse depuis le début de la guerre. Depuis 2019, j'ai visité la paroisse de Gaza à de nombreuses reprises, en tant que supérieur provincial, mais à ma grande surprise, ma présence ici à cette heure a eu son propre impact. Je m'en suis rendu compte lorsque les gens ont commencé à me demander si je partais lorsque le Patriarche devait rentrer. "Vous partez ? Vous restez quelque temps ? Combien de temps allez-vous rester ?" Lorsque je leur ai dit que j'étais venu pour rester aussi longtemps que Dieu me le permettrait, ils sont devenus très heureux, et j'ai compris que cela leur donnait l'espoir que quelque chose de bien survienne. Même si je n'ai rien fait pour créer une attente ou une fausse espérance. C'est juste le fait d'être ici avec eux, de partager leurs peurs et leurs souffrances quotidiennes, de prier ensemble chaque jour au milieu d'un grand bruit. Pourriez-vous nous faire part de l'état de la communauté à Gaza, en général, et de ce que vous faites pour endurer cette situation? Les gens sont très fatigués, mais ils doivent supporter la situation. Ils se sont désintéressés de l'évolution du processus pour des raisons évidentes. La seule chose qu'ils vivent, c'est la souffrance. Ils entendent une bonne parole et après c'est tout le contraire. Ils en ont assez ! Nous nous efforçons d'être proches de chacun. Parfois juste pour entendre ce qu'ils ont à dire, partager avec eux des mots de réconfort, les aider du mieux que nous pouvons. Comme il n'y a pas d'école, le père Gabriel a mis en place des classes de soutien, enseignant les matières principales de l'école aux enfants. Ils ont inclus l'anglais et m'ont demandé de les aider dans ce domaine. J'enseigne maintenant aux enfants de la première à la quatrième année. Les enfants sont très affectés par ces neuf mois de guerre et d'absence d'école. Ils ont les nerfs à fleur de peau. Petit à petit, ils s'intéressent davantage à l'anglais et apprennent les bases. Parmi nous, il y a une bonne enseignante, Mme Sherin, une vraie éducatrice, qui nous aide avec la traduction et les méthodologies. Comme ils sont encore petits, ils ne me comprennent pas si je parle uniquement en anglais. C'est à ce moment-là que Mme Sherin apporte une contribution importante et nous aide tous. Néanmoins, nous essayons autant que possible de faire de l'étude une activité amusante. Nous essayons ! Je rends souvent visite aux malades et leur donne la Sainte Communion ainsi que l'onction des malades pour ceux qui le souhaitent. J'aime aussi aller tous les jours au Foyer de la Charité où de nombreux enfants porteurs de handicaps sont pris en charge par les Sœurs Missionnaires de la Charité. Il y a aussi les personnes âgées. Elles sont très heureuses de recevoir une simple salutation, cela fait une grande différence pour elles. Lorsqu'il y a des bouleversements politiques à proximité, j'essaie d'être vu et proche de tout le monde autant que possible. Le comité, mis en place par le père Youssef dès le début de la guerre, est très utile pour organiser le compound en fonction des possibilités et de la coopération des gens. Enfin, certains jeunes aident les sœurs à organiser des jeux et des activités pour la paroisse. Chaque jour, il y a quelque chose à faire. Le fait que nous puissions nous déplacer et nous voir les uns les autres est une bénédiction car ils savent que les sœurs et les pères sont là pour eux et avec eux. Aimeriez-vous partager des témoignages de la paroisse ? Je voudrais partager quelques témoignages, peut-être en peu de mots mais avec une grande signification. La façon dont les gens et les enseignants se sont rassemblés à l'appel du père Gabriel pour aider les enfants avec les leçons afin qu'ils maintiennent leurs connaissances est un témoignage de leur volonté, de leur amour et de leur forte volonté. Ce n'est pas facile et nous avons peu de moyens, mais ils y sont parvenus. Une dame a dit à l'une de nos sœurs : " Dehors, il y a la destruction et la mort, ici, à l'intérieur, il y a la vie !" Malgré tous les obstacles et les difficultés que les gens peuvent trouver ici, il est préférable d'être " dans la maison de Jésus ", la paroisse. L'un des hommes a échangé quelques mots avec le Patriarche lors de sa visite et lui a dit : " Nous, les chrétiens, nous n'avons pas cette violence dans le sang. C'est pourquoi nous ne comprenons pas ces combats ! Oui, nous avons nos propres malentendus et luttes pour différentes choses, nous pouvons nous quereller, mais jamais de cette manière ". Le père Ferrero a conclu en disant : " Nous comptons sur vos prières ! Nous prions pour vous et nous vous remercions. Nous prions pour la fin de la guerre et pour un avenir meilleur dans la paix ! Que Dieu, par l'intercession de la Très Sainte Vierge Marie, nous l'accorde  !" Source: Latin Patriarchate of Jerusalem / lpj.org Photo : © Latin Patriarchate of Jerusalem / lpj.org © Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique

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Communiqué De Presse Du LPJ, Patriarcat Latin De Jérusalem, Concernant Les Raids Contre L'école De La Sainte Famille À Gaza

Communiqué de presse - Patriarcat latin de Jérusalem Jérusalem 7 juillet 2024 Le Patriarcat latin de Jérusalem suit, avec une grande inquiétude, les nouvelles des raids, apparemment lancés par l'armée israélienne ce matin contre l'école de la Sainte Famille à Gaza. Les images et les rapports des médias en provenance de ce lieu font état de victimes civiles et de destructions dans l'enceinte de l'école. Propriété du Patriarcat latin de Jérusalem, l'école de la Sainte Famille est, depuis le début de la guerre, un lieu de refuge pour des centaines de civils. Aucun personnel religieux ne réside dans l'école. Le Patriarcat latin condamne avec la plus grande fermeté le ciblage des civils ou toute action des belligérants qui ne garantirait pas que les civils demeurent en dehors des zones de combat. Nous continuons d'implorer la miséricorde du Seigneur et espérons que les partis parviendront à un accord qui mettra fin immédiatement à l'horrible bain de sang et à la catastrophe humanitaire dans la région. Traduction non officielle Source: Latin Patriarchate of Jerusalem / lpj.org Photo : © Latin Patriarchate of Jerusalem / lpj.org © Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique

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Heure sainte pour la paix dans la basilique de l’Agonie

Le christianisme est l'expérience d'une présence qui traverse l'histoire et l'illumine. Jésus-Christ vivant, présent dans l'Eucharistie, est le Seigneur crucifié et ressuscité qui guérit de Ses plaies glorieuses les blessures d'un monde détruit par le péché. En cette période difficile pour la Terre Sainte, toute l'Église de Jérusalem l'adore et l'implore. Le patriarche de Jérusalem des Latins et les frères de la basilique de l'Agonie, ainsi qu'un petit groupe de laïcs et de religieux, ont ainsi vécu une heure sainte au cours de laquelle, en silence, ils ont présenté au Père, dans le Christ, toute la douleur de leurs frères à Gaza, en Cisjordanie, en Palestine et en Israël, la douleur de ceux qui subissent les bombardements, de ceux qui ne savent pas aimer, qui ne savent pas s'ouvrir à la Grâce du pardon et de la paix. La nuit du 4 juillet, les catholiques ont prié dans la basilique de l'Agonie, car l'Église sait que la prière du Christ est entendue par le Père, et que Dieu est sensible au cri de Ses enfants qui l'implorent en Son Fils. Tous les chrétiens ont été appelés à se joindre à cette veillée, afin que notre nuit, qui est l'histoire actuelle, se découvre enfin rachetée par la présence de Celui qui, par Son éclat, a vaincu les ténèbres du monde. Que les frères et sœurs ne se haïssent plus les uns les autres, mais accueillent le Père qui, en Jésus-Christ, a fait de nous Ses enfants, et ne veut pas que quiconque se perde, mais que chaque homme et chaque femme sur cette terre trouve en Lui la vie, la résurrection et la paix. Source: Site Web Christian Media Center Photo : © archives photographiques personnelles lds Video: © Christian Media Center © Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique

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Gaza : pas des chiffres mais des personnes

L’Ordre et le Patriarcat latin aux côtés de la population Les chiffres ne rendent pas justice à ce qui se passe en Terre Sainte. Ce n'est pas une question de chiffres, ni en ce qui concerne les dizaines de milliers de morts à Gaza, ni en ce qui concerne les personnes massacrées le 7 octobre en Israël et les otages. Il s'agit de personnes, et elles sont infiniment et injustement trop nombreuses. Pourtant, les chiffres existent et ils font frémir. À partir des informations qui nous arrivent en permanence de Terre Sainte, Sami El-Yousef, responsable administratif du Patriarcat latin de Jérusalem, nous a fait part, fin mai, de la situation terrible à Gaza : «  Les statistiques publiées par le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA) sont terribles : 35 500 Palestiniens tués et 80 000 blessés, dont 60 % de personnes âgées, de femmes et d'enfants dans les deux cas ; 1,7 million de personnes (soit 75 % de la population) déplacées à l'intérieur du pays, 60 % des habitations et 80 % des installations commerciales endommagées ; 1,1 million de personnes en situation d’insécurité alimentaire grave ; absence d'électricité, d'égouts, d'eau ou de moyens de communication  ». À cela s'ajoutent la destruction des écoles et l'interruption générale des services, sans parler des «  17 000 enfants non accompagnés parce qu'ils ont été séparés de leurs parents et sont maintenant probablement orphelins », a rappelé Sami El-Yousef avec une profonde tristesse. Après sept mois de fermeture totale, Sa Béatitude le cardinal Pierbattista Pizzaballa (accompagné du curé de Gaza, le père Gabriel Romanelli, bloqué à Jérusalem au début de la guerre) a enfin pu entrer à Gaza le 16 mai et rendre visite à la communauté chrétienne qui s'est regroupée dans l'unique église catholique de Gaza, l'église de la Sainte-Famille, et qui y vit depuis le début des attaques. Dans un message vidéo qui a fait le tour du monde, le Grand Prieur de l'Ordre a déclaré : «  Le but de cette visite est avant tout d'être avec eux, de les étreindre et de les soutenir, de vérifier les conditions dans lesquelles ils se trouvent, d'essayer de comprendre ce qui peut être fait pour les améliorer, et de les aider du mieux possible. » Le Patriarche est resté quelques jours au cours desquels il a fait l'expérience de cette vie difficile - et malheureusement désormais quotidienne - à Gaza, avec le rationnement de la nourriture et de l'électricité, ainsi que le bruit constant des explosions de bombes. L'Ordre du Saint-Sépulcre est solidaire de tous les besoins et tragédies, et les Chevaliers et Dames ne manquent pas de générosité. À ce jour, le soutien de plus d'un million et demi d'euros envoyé comme aide à titre exceptionnel (en plus des contributions régulières ordinaires envoyées chaque mois par le Grand Magistère au Patriarcat latin) sert principalement à la subsistance quotidienne d'un millier de personnes à Gaza (toutes les personnes logées dans le complexe de l'église de la Sainte-Famille et d'autres voisins musulmans) et à l'aide en Palestine, où la situation est difficile. En effet, avec un taux de chômage record de 45 % en Cisjordanie, il est de plus en plus nécessaire d'investir dans la création d'emplois et dans l'aide humanitaire pour les situations les plus graves (allocations alimentaires, aide médicale, contributions économiques pour le paiement des impôts et des factures), dont ont bénéficié au total plus de 12 000 personnes. Il est encore très difficile d'imaginer un avenir. Pour l'instant, il s'agit d'essayer de maintenir la dignité de la vie au présent pour toutes ces personnes qui nous sont en quelque sorte confiées, en tant que Chevaliers et Dames du Saint-Sépulcre. Il y a quelques jours, le 7 juin 2024, un moment de recueillement a eu lieu dans les jardins du Vatican pour commémorer le 10e anniversaire de cette prière pour la paix que le Pape François avait souhaité animer en réunissant à ses côtés les deux présidents israélien et palestinien, Shimon Peres et Mahmoud Abbas. Dix ans plus tard, nous continuons à prier pour que la paix fleurisse, pour que soit fait le choix de la paix, pour que l’on construise la paix, même si cela semble encore plus difficile aujourd'hui. En cela, nous, Membres du Saint-Sépulcre, demandons l'aide de Celle qui est Reine de la Paix et qui porte tout en son sein, Marie Reine de Palestine et notre patronne. Elena Dini Source: Site Web Grand Magistère – l’Ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem Photo : © Grand Magistère © Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique

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Marche interreligieuse pour la paix à Jérusalem

Nous sommes sur la place de Sion, située au cœur de la rue de Jaffa - l'artère principale de la Jérusalem moderne. Un jeune rabbin prie au nom de tous ceux qui se sont rassemblés ici, en cet après-midi du 3 juin 2024, en signe d'opposition à la guerre et la dévastation. Il y a des juifs, des musulmans, des druzes, des chrétiens de toutes les églises et de toutes les confessions ; des hommes et des femmes qui se reconnaissent unis par une humanité commune, fragile et belle - condition de tous les enfants d'Adam, quelles que soient leurs croyances religieuses, leurs sensibilités politiques ou leurs origines culturelles. Chrétiens, juifs, musulmans, jeunes et vieux, Israéliens et Palestiniens, Américains et Européens, Africains et Asiatiques; tous marchent vers la porte de Jaffa, dans ce cortège organisé par plus de vingt associations. Tous chantent également des chansons juives traditionnelles en arabe et des chansons arabes traditionnelles en hébreu. On prie et on s'embrasse, on apprend à se connaître et à se respecter en partageant des espaces et des événements sur le thème de la paix, dans le respect de la personne humaine et de sa dignité. C'est une minorité que celle de ce peuple en marche, mais une minorité prophétique. Elle nous montre qu'il est possible de dépasser les polarisations que les médias nous imposent, qu'il est possible de dépasser les lectures superficielles de ce conflit pour comprendre que, s'il a certes des racines profondes, elles atteignent toutefois le désir de vie et de paix qui traverse tout homme, même lorsqu'il s'exprime de manière paradoxale. C'est à partir de ce désir que Jérusalem se remet en marche aujourd'hui, pour dire au monde qu'il existe une communauté de personnes qui se pardonnent mutuellement, qui se reconnaissent comme des frères et sœurs, qui ne cèdent pas à la rancœur et à la vengeance, et qui espèrent pouvoir, contre toute espérance, construire ce qui est le cœur de la foi, soit la Civilisation de l'Amour. Source: Site Web Christian Media Center Photo: © Christian Media Center Video: © Christian Media Center © Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique

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« Agissez partout pour un cessez-le-feu immédiat et permanent à Gaza ! Nous devons tout faire pour que le conflit israélo-palestinien ne s’étende pas à toute la région »

Entretien avec le Père Gabriel Romanelli, curé de Gaza « Agissez partout pour un cessez-le-feu immédiat et permanent à Gaza ! Nous devons tout faire pour que le conflit israélo-palestinien ne s'étende pas à toute la région ». L'auteur a entendu le Père Gabriel Romanelli, curé de Gaza, prononcer cet appel à plusieurs reprises en Terre Sainte, en confiant à l’Enfant-Dieu venu nous sauver les larmes et la douleur de tant de familles dévastées par les représailles militaires ordonnées après la cruelle attaque du Hamas le 7 octobre dernier. Nous avons recueilli ce témoignage attachant en marchant avec lui sur les lieux de Jésus et de Marie. Comment vivez-vous la situation de vous trouver hors de Gaza alors que votre communauté paroissiale souffre de la guerre ? Je me suis demandé pourquoi, alors que je devais rentrer à Gaza le 6 octobre, un retard a fait que je me suis trouvé à Bethléem le 7 octobre, jour des attaques du Hamas en Israël, sans pouvoir ensuite retourner dans ma paroisse. Je revenais des cérémonies romaines du cardinalat du Patriarche de Jérusalem, et j’attendais à Bethléem de récupérer des médicaments en provenance d’Argentine pour une religieuse en service à Gaza. Il était prévu que ces médicaments me parviennent le 6 et que je rentre à Gaza dans la journée, mais la livraison du paquet en provenance de Nazareth a été retardée. Je devais donc aller à Gaza le 8, au lendemain du shabbat – car durant cette fête juive hebdomadaire la frontière est fermée -, quand, le 7 au matin, nous avons appris la tragédie. Pendant les actes de terreur ont été assassiné 1 200 personnes dans des conditions effroyables, ce sont des crimes odieux que nous avons aussitôt condamné! Ensuite, j’ai pensé que c’était sans doute providentiel que ne soit pas sur place à Gaza afin de pouvoir mieux aider la communauté chrétienne de ma paroisse, car je suis aux côtés du cardinal Pizzaballa, au Patriarcat latin, à Jérusalem, pour l’assister dans cette situation, en lien direct avec le Pape qui me téléphone presque chaque jour. Il me parle en espagnol, puisque je suis argentin comme lui. Il appelle aussi la communauté à Gaza quand cela est techniquement possible, et cela est un soutien extraordinaire pour nous tous! Je reste bien sûr en contact avec mon vicaire, le Père Youssef Asaad, même si les communications sont très difficiles. Combien de morts compte la communauté chrétienne à Gaza ? Il y a 2,3 millions de personnes qui habitent la bande de Gaza, musulmans en grande majorité. Au début de la guerre nous étions un millier de chrétiens, précisément 1017 personnes, dont une centaine de catholiques, 135 exactement. Nous avions trois écoles catholiques, qui sont endommagées elles aussi. Actuellement 600 personnes sont réfugiées dans notre église paroissiale de la Sainte Famille, dont de nombreux enfants, une soixantaine étant accompagnés par les sœurs de la Charité Mère Teresa. Les bombardements et les snipers israéliens ont tué vingt personnes parmi les chrétiens orthodoxes et catholiques, et sept autres sont mortes par manque d’assistance médicale. Nous avons perdu 27 fidèles à ce jour, ce qui représente près de 3% de la communauté chrétienne à Gaza ? Les blessés ou les malades sont comme des condamnés à mort car il est presque impossible de les soigner par manque de moyens médicaux. Que font les paroissiens dans la journée, par exemple ? Nous avions mis sur pied une fabrique d’hosties, pour pouvoir célébrer chaque jour l’Eucharistie pendant la pandémie qui rendait notre approvisionnement compliqué. Notre idée aussi était de fournir les visiteurs en hosties à utiliser lors des messes à leur retour, cela afin de créer un lien spirituel plus fort avec le reste du monde. Le laboratoire fonctionne et maintenant des paroissiens y travaillent, fournissant en hosties nos deux messes quotidiennes. Les catholiques prient beaucoup pendant la journée, en se relayant par groupes pour réciter le chapelet et en participant aux célébrations eucharistiques du matin et de l’après-midi. Quel message adressez-vous aux chrétiens du monde entier ? Le premier message que j’adresse c’est : agissez partout pour un cessez-le-feu immédiat et permanent à Gaza car il y a déjà eu trop de morts, plus de 22 000 victimes des bombes dont 8 000 enfants ! Ne nous habituons pas à ce carnage. Plus de 56 000 blessés attendent des soins… Nous devons tout faire pour que le conflit israélo-palestinien ne s’étende pas à toute la région. L’autre message est un appel à venir en pèlerinage en Terre Sainte, car les lieux saints sont ouverts et il n’y a objectivement aucun danger. La reprise des pèlerinages permettra à la population de ne plus se sentir abandonnée et de retrouver l’espérance qui manque tant en ce moment. Selon les statistiques il reste 2% de chrétiens en Terre Sainte, soutenons la présence de ces « pierres vivantes » là où le Christ a vécu, est mort et a donné sa vie pour nous ! Toute la population palestinienne attend les pèlerins, qui expriment par leur démarche de prière la proximité du monde entier à la cause de la justice et de la paix. Vous êtes en Terre Sainte depuis longtemps. Au regard de votre expérience de terrain, que pensez-vous de la situation d’incommunicabilité actuelle entre juifs et musulmans depuis le 7 octobre? J’ai 54 ans et je suis en Terre Sainte depuis 28 ans. Entré à 18 ans dans la congrégation du Verbe incarné en Argentine, j’ai été destiné à servir en Palestine où notre famille religieuse est très engagée auprès des plus pauvres. Mon expérience est qu’en Palestine, non seulement les musulmans mais aussi les chrétiens ont un sentiment d’injustice depuis le début de l’occupation israélienne en 1948. Beaucoup ont tout perdu, ont été chassés de leurs terres, vivent dans des camps, et les résolutions de l’ONU en leur faveur ne sont pas suivies d’effet. L’extrémisme et le terrorisme se sont développés sur la base de cette injustice. Maintenant, le cessez-le-feu est la seule urgence, car chaque minute de guerre produit plus de haine, plus de désir de vengeance, et personne ne peut gagner de cette façon à la longue. Il ne reste plus rien à Gaza, les civils n’ont plus de logement, plus de travail… Le Pape a raison quand il dit que la violence et la terreur n’offrent aucune solution, mais qui veut l’entendre ? Il est très difficile de nuancer les positions en ce moment, mais quel avenir propose-t-on aux 6,8 millions de Palestiniens qui vivent aujourd’hui sur le territoire de l’ancien mandat britannique en Palestine (1923-1948), devenu l’Etat d’Israël et les territoires palestiniens de la bande de Gaza et de Cisjordanie ? Cette guerre atroce – 1200 morts d’un côté, 22 000 de l’autre à la date où nous parlons - sera peut-être l’occasion de comprendre que « l’œuvre de la justice sera la paix », selon les mots du prophète Isaïe. Le cardinal Fernando Filoni est récemment venu en pèlerinage en Terre Sainte au nom des 30 000 membres de l’Ordre du Saint-Sépulcre dont il est le Grand Maître. Vous l’avez accompagné pendant une semaine. Qu’est-ce que son geste a signifié pour vous ? Ce pèlerinage d’une petite délégation de l’Ordre du Saint-Sépulcre guidée par le Grand Maître a provoqué une profonde joie parmi tous les catholiques de Terre Sainte, à un moment où nous nous sentions très seuls et désemparés. La présence chrétienne en Terre Sainte est menacée par les suprémacistes et par les extrémistes, qui sont les deux faces d’une même intolérance religieuse. Le soutien de l’Ordre envers les écoles catholiques et les paroisses du Patriarcat latin, envers les familles les plus déshéritées de notre Eglise, est l’expression de la noblesse de cœur des Chevaliers et Dames, la noblesse de Jésus-Christ. Ils sauvent la présence chrétienne dans les lieux saints et ainsi ils donnent le témoignage au monde entier que Jésus est vivant ! Jamais, depuis la résurrection, la mort n’aura le dernier mot ! La population palestinienne vit un calvaire actuellement, mais unie à Jésus par l’intermédiaire de mes paroissiens qui prient et offrent leurs souffrances à Dieu, elle est promise à une vie nouvelle. La Terre Sainte ne sera pas la même après cette guerre et nous devrons réfléchir à des programmes d’aide pour créer des emplois et favoriser l’autonomie locale. Je crois que la paix du monde dépend de la paix en Terre sainte, et dans ce but la conversion personnelle de chaque chrétien est importante. Il n’y aura pas de paix si chaque chrétien ne cherche pas à vivre personnellement la paix essentielle, avec Dieu et avec les autres, grâce aux sacrements de l’Eglise. Il faut commencer en soi et autour de soi. Une belle confession sacramentelle est le premier pas de la paix dans le monde. Et, comme disait saint Jean-Paul II, «  la paix sera le dernier mot de l’Histoire ». Propos recueillis par François Vayne, à Jérusalem, le 3 janvier 2024 Source:  Site Web Grand Magistère – l’Ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem Photo : © Latin Patriarchate of Jerusalem / lpj.org © Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique

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Emmaüs Al Qubeibeh : un des lieux qui rapelle l'apparition du Seigneur ressuscité

L'une des apparitions du Christ après la Résurrection eut lieu à Emmaüs, à deux de ses disciples, Siméon et Cléophas, qui reconnurent le Maître après que Jésus eut rompu le pain avec eux. En Terre Sainte, cet épisode biblique est célébré le lundi de Pâques par les Franciscains d'Emmaüs Al Qubeibeh, où se trouve le sanctuaire de la manifestation de Jésus, lieu qui commémore la rencontre de Jésus avec les deux disciples. Fr. FRANCESCO PATTON, ofm Custode de Terre Sainte «  Nous sommes arrivés ici à Emmaüs Qubeibeh, qui est l'une des identifications possibles du lieu raconté par saint Luc au chapitre 24. Emmaüs Qubeibeh se trouve à 11 km de Jérusalem. Lorsque nos archéologues du Studium Biblicum Franciscanum étaient prisonniers ici pendant la Seconde Guerre mondiale, ils ont fait des fouilles et les ruines qu'ils ont trouvées ont mis en évidence un village de l'époque de Jésus. » Parfois dans le sanctuaire, F. Francesco Patton, Custode de Terre Sainte, a présidé la célébration à laquelle ont participé de nombreux franciscains, des religieux et les quelques chrétiens locaux d'Emmaüs Al Qubeibeh, dont la population est majoritairement musulmane. Fr. ARTURO VASATURO, ofm Administrateur du sanctuaire d'Emmaüs «  Notre relation avec les musulmans a toujours été tranquille parce que nous, les frères, sommes venus pour servir. La communauté musulmane qui vit ici est très attachée au couvent car dans le concept du couvent il y a le terme "der". "Der" signifie "là où vous vivez", donc les gens du coin voient d'un bon œil ceux qui se consacrent au Seigneur et tous nos employés sont des locaux. Au cours de ces 100 ans, les habitants de la région ont toujours travaillé ici, de sorte que nos relations avec eux ont toujours été bonnes. » Dans son homélie, le F. Francesco Patton a déclaré que " Jésus enseigne aux disciples, à travers l'Évangile, le mystère de Pâques ". Et pendant la célébration, il a béni deux nouvelles sculptures à l'intérieur du Sanctuaire. Fr. FRANCESCO PATTON, ofm Custode de Terre Sainte «  Au cours de la célébration, nous avons également béni ces deux bas-reliefs qui proviennent d'Ortisei, dans le Val Gardena, au nord de l'Italie. Ils sont l'œuvre du sculpteur Willy Messner et ont été offerts par une bienfaitrice pour rappeler deux passages fondamentaux de l'Évangile d'Emmaüs : Jésus marchant avec les disciples en expliquant les Écritures (dans le bas-relief, Jésus explique un passage d'Isaïe) et ensuite Jésus qui est invité à rester pour le dîner et se reconnaît dans le geste de bénir puis de rompre le pain. Ces deux sculptures, ces deux bas-reliefs, aideront les pèlerins, dès qu'ils pourront revenir, à méditer sur l'Évangile d'Emmaüs et sur le mystère qui nous fait nous souvenir et vivre dans ce lieu si beau et si spécial. » Selon le récit de l'Évangile de Luc, Jésus s'est assis à table, a pris le pain, l'a béni, l'a rompu et l'a servi aux deux disciples qui l'ont reconnu dans ce geste. Ce geste de Jésus a été répété par F. Francesco Patton, qui a distribué des pains en souvenir de la manifestation du Christ à Siméon et Cléophas.  » Source : © Terra Santa News - https://www.cmc-terrasanta.com/fr Photo : © Custodia Terrae Sanctae Video: © Christian Media Center © Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique

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Chapelle de la Condamnation : dans les pas de l'agneau immolé

Ici, l'Evangile raconte : Pilate prit Jésus et le fit flageller. Les soldats, ayant tressé une couronne d'épines, la lui mirent sur la tête, et ils le revêtirent d'un manteau de pourpre ; puis, s'approchant de lui, ils lui dirent : « Salut, roi des Juifs ! » Et ils le frappèrent. À l'intérieur du couvent de la Flagellation se trouvent deux chapelles : la première commémore la Flagellation de Jésus et la seconde sa Condamnation à mort. Le sanctuaire est également appelé « Litostroto », un mot d'origine grecque signifiant «  sol en pierre », en raison du pavage millénaire qui y est conservé. Fr GIUSEPPE GAFFURINI, ofm Gardien du Couvent de la Flagellation – Jérusalem «  Cette chapelle de 1902, est l'œuvre d'un franciscain allemand -Wendelin Hinterkeuser. Elle suit les traces laissées par une chapelle antérieure. Elle a été décorée par l'école des « Nazaréens » avec l'image de Ponce Pilate se lavant les mains, et celle, très particulière de Jean l'Evangéliste qui, avec son manteau, couvre les yeux de la Vierge pour qu'elle ne voie pas le corps défiguré de la flagellation de son fils. On y trouve aussi 2 statues de la fin du 19ème siècle de l'école espagnole, qui représentent l'Ecce Homo, et Jésus chargé de la croix. Celle de l'Ecce Homo a malheureusement été vandalisée le 2 février 2023. » En amont de la Semaine Sainte, les pèlerinages de Carême de la Custodie se sont arrêtés à la chapelle de la Condamnation. La Sainte Messe a été présidée par le Frère Gregor Geiger, professeur du Studium Biblicum-Franciscanum, et concélébrée par les nombreux frères présents. Dans son homélie, le frère Alessandro Coniglio a poursuivi la réflexion sur les passages du prophète Isaïe, où Jésus, le Serviteur souffrant, " s'est offert en sacrifice de réparation ". Fr ALESSANDRO CONIGLIO, ofm Professeur Studium Biblicum Franciscanum – Jérusalem " Il est évident que contempler ici Jésus chargé de la croix ne signifie pas rester dans une contemplation purement statique de ce qu'est son mystère, mais cela signifie nous faire porter nous aussi le poids du péché du monde, c'est-à-dire imiter les pas de l'agneau immolé. " " Cela signifie imiter ce don que Jésus fait de lui-même, imiter l'offrande de sa vie, une offrande qu'il fait au Père, précisément parce qu'il veut, par ses douleurs, vaincre notre péché, notre culpabilité, notre iniquité. " " Nous aussi, nous sommes appelés à imiter l'agneau sacrificiel, à nous immoler en nous offrant à notre tour à Dieu pour le salut de l'humanité, de nos frères et sœurs. " Source: Site Web Christian Media Center Photo : © archives photographiques personnelles lds Video: © Christian Media Center © Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Lieutenance de la Belgique

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